Hong Kong : la mise à mort du syndicat des enseignants et l’offensive contre le syndicalisme indépendant 

Le 30 juillet, Le Quotidien du peuple, organe du Parti communiste chinois (PCC), qualifiait le syndicat des enseignants de Hong Kong (HKPTU) de « tumeur maligne » qu’il faut « éliminer ». Dès le lendemain, le Bureau de l’Éducation du gouvernement de Hong Kong déclare qu’il ne reconnaît plus le HKPTU comme syndicat, un syndicat qui est né en 1983  sous le régime colonial britannique, l’accusant de diffuser de la propagande politique. Ce syndicat de 95000 membres, affilié à la HKCTU, la confédération syndicale indépendante de cette Région administrative spéciale de la République populaire de Chine, organise 90% des enseignants de la ville.

Le gouvernement de Hong Kong, aux ordres du régime de Pékin, avait en début d’année fait arrêter et jeter en prison Carol Ng, la présidente de la confédération HKCTU, puis le secrétaire général Lee Cheukyan pour leur participation aux manifestations monstres contre le projet de loi d’extradition et les violences policières en 2019 et 2020. Après l’adoption de la loi liberticide dite de sécurité nationale à l’été 2020, la chasse aux sorcières est désormais ouverte, et après les syndicalistes, ce sont les syndicats qui ne font pas allégeance qui sont la cible du pouvoir.

Ainsi, le syndicat des enseignants, soumis à « une énorme pression » selon les propos de son président, s’est vu contraindre de rompre ses liens avec l’Internationale de l’éducation et avec la confédération HKCTU dans l’espoir de ne plus encourir les foudres du pouvoir

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Conférence de presse de la HKFTU le 10 août 2021


Mais cela n’a pas suffi : le 9 août, la direction du HKPTU s’est résolue à prononcer la dissolution du syndicat. « Nous vous prions sincèrement de comprendre et d’accepter cette décision difficile, dans une situation que nous n’avons pas souhaitée et où nous n’avions aucun choix », a écrit le président dans une lettre aux syndiqués.

Et ce n’est pas fini ! Le 11 août, Le Quotidien du peuple a réitéré ses menaces contre ce syndicat en déclarant que cette dissolution « n’effacera pas ses crimes présumés du passé ». Puis le 13 août, Wen Wei Po, un quotidien proche du pouvoir, s’en prend violemment au syndicat de journalistes HKJA : « Le HKJA protège la violence et permet les rumeurs, cet abandon de l’éthique devrait être contrôlé ».

Le pouvoir tente d’étouffer les libertés d’expression, d’organisation et de manifestation qui subsistent à Hong Kong pour soumettre les travailleurs, qu’ils soient de Hong Kong ou du continent. 

Il est urgent que le mouvement ouvrier et, en premier lieu, les dirigeants du mouvement syndical à l’échelle internationale comme nationale disent enfin haut et fort leur condamnation de ces actes contre le syndicalisme et les syndicalistes à Hong Kong et organisent une campagne à la hauteur de l’enjeu. Fidèle au combat qu’elle mène depuis 1989 pour la défense des droits ouvriers en Chine, la Commission Enquête Chine continuera pour sa part son travail d’information et de mobilisation.

Bas les pattes devant la HKCTU et les syndicats de Hong Kong !

Libération de Carol Ng, Lee Cheukyan 

et de tous les syndicalistes emprisonnés !

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